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Les grigris, les plus précieux des bijoux nomades.

Le soleil est pesant, tout le monde s’est mis à l’ombre. Sous la tente, au coeur du Sahara, tout est immobile. Seuls les jeunes animaux gambadent un peu plus loin. Les hommes se reposent à l’abri du soleil en attendant que les ombres s’allongent un peu plus. De temps en temps, une jeune mère berce en silence son bébé dans un hamac orné de franges de cuir et brodé de fils de laine de différentes couleurs.  

Mais, lorsque vient l’heure de déplacer le campement, tout se mette alors en mouvement. Les familles démontent les tentes et les lits, emballent les calebasses, les vivres et tous les objets indispensables. Alors on charge, on hisse, on suspend, on accroche. Les hommes et les bêtes prennent la route, portant les sacs et les outres usées par le temps, les voyages, et le vent du désert. Ils contraignent le corps des hommes, ils alourdissent les bêtes, parfois on voudrait qu’ils tombent enfin, mais ces objets ont le pouvoir d’être indispensables. Ils avancent eux aussi, dansent, se balancent cherchant l’équilibre dans des mouvements assez souples pour ne pas s’ensabler trop vite. L’homme et l’animal, jouent les funambules.

Il y a, à mes yeux, peu de choses aussi touchantes que la fragilité des êtres vivants au Sahara, leur obstination à s’accrocher à la vie, à se cramponner à cet environnement hostile, à gagner fièrement leur liberté dans une élégance rare.

 

Dans ces déplacements permanents, il faut se trouver des repères, on porte son histoire sur soi. Ainsi, les femmes nomades, Touareg ou Peul, se parent d’une foule de petits objets colorés, les plus coquettes portent même à un coin de leur vêtement un petit miroir. Tout le nécessaire à la vie mais aussi des ballots fétiches et des fanfreluches, des amulettes, petits sacs étranges qui suscitent la curiosité. Ils s’accumulent, comme des souvenirs de moments passés, de paysages traversés. Ce sont des sortes de carnets de voyage ou de journaux intimes qui constituent leur identité. Alignés comme des perles, ils s’organisent alors en une suite chronologique, ils racontent l’histoire de chacun, ses peurs, ses espoirs, ses croyances. Ils disent aussi la richesse, le groupe, la condition, le rang social. Parfois, ils se lisent comme des ordonnances en raison des différentes vertus qui leur sont attribuées.

De longues rangées de perles glissent partout jusque dans les cheveux, l’argent précieux côtoie de petits objets en plastique ou en fer, des verroteries, et le mélange coloré prend alors une simple valeur esthétique. Les perles chantent sous les mouvements, les liens tournent autour du cou, autour de la taille, en bandoulière, se cachent dans les plis des vêtements. Ils semblent ne pas tenir, ils sont près de tomber mais la main est là pour refaire le nœud et les retenir inlassablement.

Les parures évoluent. On enfile, réenfile, on fait fondre, on recycle, les objets changent de forme, on ajoute, on troc, on trouve, on accroche. Dans la précarité de la vie nomade, les bijoux voyagent, s’échangent, se rencontrent, s’usent et trouvent une nouvelle vie.

 

Cette récupération incessante, ce mélange du précieux et du toc caractérise bien l’art nomade. Rien n’est figé. La fragilité force à consolider, à refaire, à rafistoler, et le manque de moyens ouvre des perspectives inattendues aux esprits créatifs : s’approprier ce qui passe sous la main et le rendre joli. Chacun fabrique sa musique de couleurs. Les parures s’imprègnent des caractères, reflètent la sensibilité de chacun. Au milieu de tous ces petits balluchons, ces grigris glissant sur les tailles, accrochés en bandoulière, ces bijoux suspendus au bout des coiffures, le corps trouve son élégance.

C’est l’attention portée à ces petites choses qui leur donne leur valeur, toute une vie qui se raconte dans ces étranges chapelets. Les petits riens rafistolés deviennent alors de précieux bijoux. Ils s’accrochent pour ne pas tomber, pour ne pas s’effacer. Rien de plus tenace que ces grigris, ces éclats de souvenirs composés, réunis avec créativité et malice.

 

Je me suis inspirée de ces objets délicats et chargés de symboles qui m’ont toujours émue pour créer mes propres grigris composés de croix, de perles, de coquillages et de breloques gravées. Ces bijoux en bronze fabriqués au Niger par des artisans touaregs se parent d’or fin dans un atelier parisien pour les rendre encore plus précieux. Même loin du désert, que vous choisissiez le collier Tahoua ou la bague amulette, nos bijoux grigris vous porteront chance.

 

Collier grigris Tahoua Ombre Claire

 

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