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La légende de la croix d'Agadez

C’est la période des fêtes et de leurs légendes en ce moment, aussi c'est le bon moment pour vous écrire celle-ci:

 Un soir dans un campement proche d’Agadez, un forgeron touareg m’a conté une légende expliquant les provenances de la fameuse croix. Je vais tenter ici de retranscrire au mieux ses paroles…

La légende dit qu’un homme et une femme étaient très amoureux depuis l’enfance mais n’avaient pas l’accord de la famille pour se marier. Leurs campements étaient proches, ils se voyaient presque chaque jour mais ne pouvaient vivre ensemble. Les années passaient et le couple malheureux ne voyait pas comment leur situation pouvait s’arranger. Un jour passé après un été achevé au pâturage, l’homme préféra quitter le campement tant la présence de l’être aimée à ses côtés devenait insupportable. Sa tourmente pour le cœur de cette femme était si grande qu’il valait mieux l’abandonner.

Il pris son méhari acajou clair rapide à la course et son épée à fourreau garnie de métal, il replia son voile de front et s’éloigna dans la direction où paraissait la lune au commencement du mois.

Tout le jour il marcha d’un pas lent et cadencé, résigné, pensant que l’œil veut la vue de la personne aimée et que l’amour est un coquin qui ne laisse pas mourir et ne laisse pas vivre.

Le premier soir alors que le soleil tombait, il campa dans une plaine de sable fin.

Les jours suivant il marcha en aval de grands arbres isolés, et atteint des régions montagneuses. Toute la journée, il songeait : « Résigne-toi, tu n’as rien à espérer, sans doute a-t-elle oublié tes tempes et tes joues ».

Chaque fois qu’il rencontrait un enfant qui faisait paître un troupeau, il lui demandait toutes les nouvelles de son campement, et cherchait les nouvelles de la jeune femme au teint pure qu’il y avait laissé. Chaque paysage lui rappelait cette femme, rien ne pouvait l’effacer de ses pensées. Il traversa les plaines et les déserts, sentit la soif et la faim lui tirer le ventre et les lèvres.

Il découvrit un jour une vallée où l’herbe était fraiche et abondante, il s’y installa. Des campements vivaient là, des femmes fardées, des enfants jouaient auprès de sources fraiches. Il fut bien accueillit, on ne lui posait pas de question sur les raisons de sa venue. Il travaillait tout le jour avec les hommes, on lui avait dressé une tente à l’écart et tous les matins les femmes lui apportaient du lait. Il suivi le campement pendant toute une année. Un matin, il repartit, son cœur était vide. Il ne savait où aller.

Alors qu’il traversait les vallées, longeant les sables il cru entendre un violon lui dire : « La tristesse de quitter celle dont tu t’es éloignée, où est-elle ? » il lui dit : « N’accrois pas ma souffrance, la tristesse est toujours là. »

Tous les jours ses yeux versaient des larmes, l’amour pour la jeune femme lui brûlait le cœur, et l’éloignement n’y faisait rien.

Il décida de rentrer.

C’est alors que l’homme dessina dans le sable un symbole d’alliance entre lui et sa bien aimée.

Une croix unie à un cercle, l’homme et la femme liés.

L’homme arrivait en ville et fit fabriquer par le meilleur forgeron cette croix. Le bijou fût façonné en argent et accroché à quelques liens de cuir souple.

Il mit plusieurs mois pour retrouver son campement.

À son cou était suspendu la croix, elle lui donnait le courage d’avancer encore, et fût son étoile à suivre.

À l’approche du campement, il s’arrêta, mis son plus beau turban d’indigo pas dessus son voile blanc, chaussa ses chaussures neuves brodées de points turquoise, et s’avança d’un pas plus rapide.

Son retour fut chanté et le bonheur de retrouver les siens était grand. Il avait des histoires à raconter et tous venaient à sa rencontre pour avoir un récit des régions parcourues.

Vite, il appris que la femme vivait toujours là, mais elle allait être mariée. Il alla la retrouver derrière l’arbre près du puits un matin où elle s’en allait chercher l’eau pour la journée. La femme n’avait pu l’oublier. Tous les jours elle avait songé à lui, et son cœur pleurait de l’avoir vu s’éloigner.

Elle non plus n’avait pu se résigner.

Ils décidèrent de s’aimer en cachette.

Il lui montra la croix d’argent fabriquée pour elle, et inventèrent un code : les jours où elle trouverait ce bijou dans la calebasse destinée au lait que sa servante venait lui apporter chaque matin, elle le rejoindrait au soir couchant derrière l’arbre près du puits.

La servante était bonne et fidèle, il leur était facile de lui demander de garder le secret.

Et c’est ainsi qu’ils firent. Chaque matin, la servante amenait la calebasse pour le lait à sa maîtresse. Cette dernière, si elle y trouvait la croix savait qu’elle pouvait le soir aller rejoindre l’homme qu’elle aimait.

Ils s’aimèrent ainsi en cachette toute leur vie et personne ne se rendit compte de rien.

Leur bonheur était grand et la croix gardait bien le secret.

C’est sans doute un jour, une vieille servante qui raconta cette histoire à sa fille, personne ne sait si elle était devenue folle ou si elle disait vrai. Mais la croix est restée, elle est portée maintenant et garde en elle sa part de mystère. Elle cache peut-être un amour qui n’a pu être résigné entre ses deux sages amants oubliés.

 

 

photo : Jean Marc Durou 

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