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La bague Oiseau, par Alice Babin

Quand l’autrice Alice Babin m’a dit qu’elle aimerait écrire cinq histoires autour de cinq de mes bijoux, j’ai tout de suite été séduite. Quels chemins allait-elle emprunter ? Quelles micro fictions imaginerait-elle ? Avant qu’elle ne se lance, je n’avais qu’une chose à lui confier : une carte blanche. 

 

Voici un premier texte pour démarrer la semaine où Alice écrit un chemin à la bague oiseau... 

 

"Elle est fine au doigt. Elle ne la pèse pas. Elle lui fait penser aux mouettes du sentier. Celles qu’elle voit dans le ciel quand elle va marcher.

Quand les mouettes planent comme ça Olga se demande toujours si ça leur est agréable. Être portées, déportées, ne pas choisir où aller. Ça a l’air léger mais dans le fond est-ce que ça leur plaît aux oiseaux d’être toujours déviés. Toujours retardés dans leur arrivée.

Olga caresse l’anneau avec son pouce et le fait tourner autour de son index. Elle aime sa surface un peu martelée, sentir quand ça se creuse, quand ça remonte, ses irrégularités.

Dans la vie Olga se demande souvent si elle avance dans le bon sens. Si c’est le bon chemin. Le bon boulot. La bonne personne. Si elle fait ça bien, d’exister. Ça lui prend la tête et le cœur, transforme en vertige les heures. Certains soirs, ça l’empêche de dormir. Est-ce que, pourquoi, oui, non, finalement pas. Pour éviter de tourner, tourner dans sa tête, tourner dans la rue, tourner dans son lit, Olga se met en quête de l’oiseau. Comme un repos, elle joue avec sa bague et s’évade. La pulpe de son pouce tient pile entre les ailes. Un abri, ce creux du dos de l’oiseau… Alors Olga ne pense plus bon ou mauvais, ne pense plus décider, choisir, renoncer, ne pense plus partir, continuer, il faudrait. Elle ferme les yeux, et c’est comme si elle s’abandonnait. Comme si tout à coup la vie n’était qu’une histoire de vents. Derrière ses paupières, Olga rejoint les mouettes du sentier et repense à cette histoire d’arrivée. Du plus haut des airs, elle ressent qu’on ne décide pas les choses avec des programmes, des idées. L’anneau tourne encore autour de son doigt et entre la nuit et le rêve Olga entend une voix. Elle lui dit que peu importe vers où il vole un oiseau est forcément sur le bon chemin. Parce qu’il n’en a qu’un, le sien. Et parce que le monde lui appartient.

Son pouce s’est arrêté. Il est posé sur une aile comme au début d’une caresse.

Olga dort enfin."

Alice Babin

 

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